Glucksmann étrille la PAC actuelle

L'homme politique et député européen Raphaël Glucksmann à Paris, le 24 février 2024

Paris (AFP) - Le chef de file de la liste socialiste aux Européennes, Raphaël Glucksmann, a étrillé lundi la Politique agricole commun (PAC) actuelle, "fondamentalement injuste", rappelant qu'elle a été votée avec les voix de l'extrême droite, de la droite et des macronistes.

"Avec mes collègues socialistes et de Place publique, nous avons bataillé contre la Politique agricole commune parce qu'elle est fondamentalement injuste, qu'elle ne répond pas à la crise sociale de l'agriculture", a rappelé l'eurodéputé sur franceinfo.

Il a dénoncé une "usurpation" et un "kidnapping de la colère agricole par des représentants politiques qui, eux, ont voté pour les textes qui renforcent la crise".

"Quand il s'agit de défendre les éleveurs, les agriculteurs qui bossent 70 heures par semaine et touchent 700 euros par mois, il n'y a pas le Rassemblement national puisqu'ils votent la PAC actuelle", a encore commenté Raphaël Glucksmann alors que Jordan Bardella a été chaudement accueilli dimanche au Salon de l'agriculture à Paris.

Il a fustigé les règles européennes de libre-échange, d'"austérité" et de "concurrence libre et non-faussée". "L'Union européenne est le dernier endroit au monde où on pense que les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), c'est issu du Mont Sinaï et c'est donné par Dieu", a-t-il soupiré.

De ce point de vue, le candidat a accueilli favorablement la proposition du président de la République, Emmanuel Macron, samedi d'instaurer des "prix planchers".

"Aujourd'hui, on a une Politique agricole commune qui, parce qu'elle subventionne l'hectare et la production au lieu de subventionner l'actif et l'emploi, vient renforcer les inégalités au lieu de les corriger", a-t-il expliqué.

"Il faut impérativement empêcher l'achat à perte", a-t-il ajouté, mais "ce sera infiniment plus efficace si on le fait à l'échelle européenne".

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