Les députés reconnaissent la “responsabilité” de l’État dans l’affaire du chlordécone aux Antilles

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Tl;dr

  • L’Assemblée nationale française reconnaît la responsabilité de l’État dans l’affaire du chlordécone.
  • Le texte, adopté à l’unanimité, prévoit l’indemnisation de toutes les victimes de cette contamination.
  • Des amendements ajoutent des préjudices moraux, une campagne de prévention, et la mise en place d’un dépistage systématique du cancer de la prostate.
  • Cette reconnaissance est critiquée pour ne pas impliquer les producteurs de l’époque et pour ne pas proposer un plan complet de réparation.

Reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans l’affaire du chlordécone

L’Assemblée nationale française, lors d’une session ce jeudi, a adopté une proposition de loi reconnaissant la responsabilité de l’État dans l’affaire du chlordécone, un pesticide toxique dont l’utilisation a perduré aux Antilles jusqu’en 1993 malgré les alertes sur sa nocivité.

Indemnisation des victimes et dépollution des terres

Le texte, porté par le député de Guadeloupe, Elie Califer, propose comme principale mesure “l’indemnisation de toutes les victimes de cette contamination”, qu’elles soient ou non directement liées à une activité professionnelle. Il appelle également l’Etat à engager une démarche de “dépollution des terres” endommagées par l’utilisation de ce pesticide en Martinique et en Guadeloupe.

Amendements ajoutés : de l’importance de la prévention

Des amendements, intégrés malgré certaines résistances, ont renforcé le texte initial. Parmi eux, on retrouve une reconnaissance des préjudices “moraux” du scandale, qui n’étaient pas présents dans la version originale, ainsi que la mise en place d’une campagne de prévention sur l’ensemble du territoire national.

À cela s’ajoute un amendement qui envisage la mise en place d’un dépistage systématique du cancer de la prostate à partir de 45 ans pour les populations de Guadeloupe et Martinique, zones fortement touchées par les conséquences sanitaires de l’utilisation du chlordécone.

Reconnaissance critiquée pour son manque de portée

Malgré cette avancée significative, des voix s’élèvent pour critiquer la portée insuffisante de cette reconnaissance. Selon Laurence Maquiaba, membre du collectif « Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup » (Alliance pour la dépollution de la Guadeloupe), “nous ne pouvons pas considérer que l’Etat est seul responsable, les pollueurs doivent aussi être concernés”.

En Martinique aussi, les attentes portent sur la mise en place d’un programme complet de réparations.

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