Michèle Alliot-Marie jugée en juillet dans une affaire de prise illégale d'intérêts

Michèle Alliot-Marie à Paris le 3 octobre 2023

Nanterre (AFP) - L'ancienne figure de la droite et ex-ministre Michèle Alliot-Marie sera jugée le 1er juillet à Nanterre dans une affaire de prise illégale d'intérêts à la mairie de Saint-Jean-de-Luz, a indiqué jeudi le parquet à l'AFP.

Un magistrat instructeur avait ordonné en janvier le renvoi devant un tribunal correctionnel de Mme Alliot-Marie, 77 ans.

Dans ce dossier, l'ancienne ministre de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères sous Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy est visée pour son rôle présumé dans le versement de subventions à une association présidée par son père lorsqu'elle était adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz, il y a plus d'une décennie. Une information judiciaire a été ouverte dès 2013 à Nanterre.

L'instruction a mis en lumière des subventions de la mairie de Saint-Jean-de-Luz à une association qui organisait le Festival des jeunes réalisateurs de la ville et était dirigée par Bernard Marie, décédé en 2015.

Selon des éléments recueillis pendant l'investigation, entre janvier 2010 et octobre 2012, cette association aurait enregistré sur son compte bancaire des flux créditeurs supérieurs à 260.000 euros provenant notamment de l'Office du tourisme de Saint-Jean-de-Luz, lui-même subventionné par la municipalité. Chaque année, l'association recevait notamment 25.000 euros de la part de la mairie.

Or, entre 2009 et 2013, date de la dernière édition du festival des réalisateurs, Mme Alliot-Marie était adjointe au maire, en plus de ses fonctions de garde des Sceaux puis de ministre des Affaires étrangères.

"Madame Michèle Alliot-Marie n'a pas commis d'infraction", avaient réagi mi-janvier auprès de l'AFP ses avocats, Mes Rémi Lorrain et Christophe Ingrain.

"Le renvoi, qui concerne des faits datant de plus de 12 ans, repose sur une grave confusion dans la compréhension de ce dossier. Nous n'aurons aucune difficulté à démontrer l'innocence de Michèle Alliot-Marie", avaient ajouté ses conseils.

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