Chantage à la sextape : nouvelle perquisition à la mairie de Saint-Etienne

Le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau lors d'une conference de presse, le 29 janvier 2024 à Saint-Etienne

Saint-Étienne (AFP) - Les enquêteurs de la police judiciaire chargés de l’affaire du chantage à la vidéo intime impliquant le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau (ex-LR) ont effectué jeudi une nouvelle perquisition à la mairie pour saisir des archives, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

C'est "suite aux dernières dépositions de Gaël Perdriau devant les juges" lyonnais chargés du dossier que ces derniers ont demandé aux policiers de "saisir un certain nombre de documents administratifs évoqués dans sa déposition", a précisé à l'AFP le cabinet du maire.

Aussi, cette perquisition "s’inscrit dans la procédure normale d’une instruction qui est en cours", selon la même source.

"Les enquêteurs étaient notamment à la recherche de documents officiels tels que des procès-verbaux de délibérations du conseil municipal (…) ils savaient précisément ce qu’ils cherchaient", a précisé à l’AFP une source bien informée.

Gaël Perdriau a été mis en examen en avril 2023 pour "chantage" dans cette affaire, puis en janvier pour "participation à une association de malfaiteurs" et "détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique". Le maire et président de la métropole de Saint-Étienne a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner de ses fonctions.

Au cœur du scandale, son rôle possible dans le tournage en janvier 2015 et l'utilisation d'un enregistrement dans lequel on voit son ex-premier adjoint centriste Gilles Artigues se faire masser par un escort boy dans une chambre d'hôtel.

Son ancien directeur de cabinet, lui aussi mis en examen dans cette affaire, a affirmé que M. Perdriau avait donné son "feu vert" au chantage et géré son financement, selon des procès verbaux obtenus par Mediapart, à l'origine de la révélation de l'affaire en août 2022.

Les documents saisis jeudi visent à nourrir le volet financier de l’enquête: selon certains témoignages, les auteurs de la sextape auraient été rétribués via des subventions municipales, par le biais de prestations fictives facturées à deux associations locales.

Les magistrats lyonnais organiseront courant avril des confrontations entre les principaux protagonistes de cette affaire, a-t-on appris auprès de plusieurs de leurs avocats.

© Agence France-Presse