Découvrez la jolie histoire de ce fossile de guêpe unique au monde mis au jour dans le Cantal

Claude Sammut

Rose et Claude Sammut sont mordus de fossiles. Depuis le début des années 2000, cette passion les a amenés à découvrir un monde inconnu, surtout en France. “Quand on commence là-dedans, il n’y a jamais de fin, l’envie de trouver, de découvrir, c’est un challenge permanent”, déclare Rose. Et la consécration est arrivée près de Murat, dans le Cantal, durant un week-end pendant la pandémie de Covid, un formidable fossile de guêpe vieux de quelque cinq millions d’années.

Découvrez la jolie histoire de ce fossile de guêpe unique au monde mis au jour dans le Cantal

Alors que Rose creusait, elle trouve un minuscule fossile de guêpe, à peine deux millimètres de long, et réalise immédiatement que cette trouvaille est différente. “On a contacté un ami chercheur, André Nel. Il nous a dit ‘je crois que vous avez trouvé quelque chose d’exceptionnel’ et il nous a demandé de lui envoyer.” Rapidement, ce chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle arrive à la conclusion que cette guêpe, une “mouche à scie”, n’a jamais été répertoriée. Autrement dit, c’est une découverte mondiale. Une trouvaille qui permet, entre autres, de dater ce groupe d’insectes et d’en apprendre davantage sur son environnement.

Présente dans les environs du Cantal depuis environ 5 millions d’années, cette guêpe a été préservée dans d’excellentes conditions, ce qu’explique très bien Corentin Jouault, chercheur qui a pu étudier le spécimen : “On peut voir les détails morphologiques de l’insecte, sa couleur, etc. Cela nous permet aussi d’établir des liens avec ses lointaines cousines actuelles.”

Une extraordinaire découverte, une chance incroyable, récompense d’une passion à toute épreuve

Passionné de découverte, mais aussi de transmission, le couple a fait don du fossile à l’université de Rennes. Mieux encore, Rose et Claude Sammut ont eu l’honneur de pouvoir donner leur nom à cette mouche à scie. Celle-ci a été baptisée Empria Sammuti : “C’est émouvant, c’est une vraie consécration. Quand on l’a annoncé à nos proches, ils nous ont félicités. C’est aussi une fierté pour mon épouse, car dans l’article scientifique paru sur le fossile, elle est désignée comme docteur. Alors maintenant tout le monde dans la famille l’appelle Docteur”, raconte Claude.

Au-delà de la découverte en elle-même, André Nel se souviendra du geste qui a suivi : “C’est rare de voir des gens qui ramassent intelligemment des fossiles et qui contactent des chercheurs, ça montre un altruisme, une volonté de partage de leur part.” Claude, lui, est bien conscient de la chance extraordinaire qu’ils ont eue : “Vous vous rendrez compte de la chance extraordinaire qu’il faut pour qu’une mouche à scie soit fossilisée et traverse cinq millions d’années, d’abord dans un lac d’altitude, puis dans une carrière, avant qu’on lui tombe dessus ? Et deux millimètres, face à la taille de la carrière… à côté, une aiguille dans une botte de foin, c’est énorme, sourit Claude, surtout qu’elle a été ramassée juste avant que la tractopelle lui passe dessus, et là, elle aurait été perdue à jamais !”

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