Inde : l'opposant Kejriwal, libéré de prison, appelle le pays à combattre la "dictature"

Arvind Kejriwal, l'un des principaux opposants du Premier ministre Narendra Modi, le 11 mai 2024 à New Delhi

New Delhi (AFP) - Arvind Kejriwal, l'un des principaux opposants du Premier ministre Narendra Modi, a appelé samedi l'Inde à combattre la "dictature", au lendemain de sa libération de prison sous caution pour qu'il puisse participer aux élections générales en cours.

"Je suis venu supplier 1,4 milliard de personnes de sauver mon pays", a déclaré le ministre en chef de Delhi en conférence de presse. "Sauvez mon pays de cette dictature", a-t-il lancé, alors que l'Inde est en période de scrutin jusqu'au 1er juin.

Arvind Kejriwal s'en est également pris personnellement au Premier ministre en l'accusant d'utiliser la justice pour mettre ses adversaires sur la touche.

"Modi a entamé une mission très dangereuse (...) Il enverra tous les chefs de l'opposition en prison", a-t-il dit.

Le ministre en chef de Delhi, 55 ans, est l'un des dirigeants de l'alliance d'opposition INDIA -- avec Rahul Gandhi à la tête du parti du Congrès -- formée pour rivaliser avec M. Modi dans ces élections.

Il avait été arrêté et placé en détention le 21 mars par la principale agence indienne de lutte contre la criminalité financière.

Son gouvernement est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin dans le cadre de l'attribution de licences de vente d'alcool à des sociétés privées.

Plus d'un millier de soutiens l'ont acclamé à sa sortie de la prison Tihar, dans la capitale New Delhi.

Il nie tout méfait.

"Ils m'ont jeté en prison et le Premier ministre dit qu'il combat la corruption (...) Si vous voulez combattre la corruption, apprenez d'Arvind Kejriwal", a encore déclaré l'opposant.

M. Kejriwal a été libéré sous caution sur ordre de la Cour suprême indienne afin qu'il puisse participer aux élections générales en cours. Il devra retourner en garde à vue avant le dernier jour du scrutin, le 1er juin.

"Il ne fait aucun doute que de graves accusations ont été portées, mais il n'a pas été condamné", ont indiqué deux juges de la Cour suprême. "Il n'a aucun antécédent criminel. Il ne constitue pas une menace pour la société", ont-ils affirmé.

Sa libération était conditionnée à son engagement à ne faire aucune déclaration publique sur les accusations portées contre lui, à ne pas interagir avec les témoins de l'affaire et à ne pas visiter les bureaux du gouvernement de Delhi.

Près d'un milliard d'Indiens ont été appelés à prendre part aux élections démarrées le 19 avril pour choisir un nouveau gouvernement, dans le plus grand exercice démocratique au monde.

Nombre d'analystes considèrent acquise la victoire de M. Modi, notamment en raison de la popularité de sa politique nationaliste hindoue, majorité religieuse du pays.

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