"La prochaine Commission sera de centre-droit", assure Nicola Procaccini

L'eurodéputé Nicola Procaccini lors d'une session plénière du Parlement européen à Strasbourg ©Mathieu CUGNOT/ European Union 2024 - Source : EP

La prochaine Commission européenne sera plus à droite que l'actuelle. Nicola Procaccini, co-président du groupe des Conservateurs et Réformistes (CRE) au Parlement européen, en est persuadé.

En campagne pour les élections européennes de juin, l’eurodéputé est critique à l’égard de nombreuses initiatives prises ces cinq dernières années par la Commission européenne, soutenues par le Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux, qu'il considère comme trop "gauchistes". Nicola Procaccini demeure sceptique sur la ligne défendue par Ursula von der Leyen, mais il dénonce en particulier les choix de l’ancien vice-président de la Commission en charge du climat, le Néerlandais Frans Timmermans.

"Timmermans avait encore plus de pouvoir qu'Ursula von der Leyen, puisqu'il pouvait mettre en œuvre le principal programme de la Commission : le Pacte vert. Heureusement, cela ne sera plus possible, car quel que soit le résultat des élections européennes, nous savons déjà que la prochaine Commission européenne sera de centre-droit, car les commissaires sont nommés par les gouvernements, et non par les élections, et les gouvernements sont de centre-droit", explique Nicola Procaccini.

Le groupe CRE n'a pas désigné de tête de liste pour les élections européennes car il ne croit pas au système du Spitzenkandidat (les têtes de liste européenne devraient être les candidats pour la présidence de la Commission). Il estime que seuls les gouvernements devraient avoir leur mot à dire dans ce choix.

Toutefois, Nicola Procaccini n'a pas voulu s'avancer sur la question de savoir si CRE soutiendrait Ursula von der Leyen ou un autre candidat du PPE lors de la prochaine législature. Un tel appui pourrait ouvrir la porte à une majorité au sein du prochain Parlement européen avec la formation de droite radicale.

"C'est quelque chose que nous devons voir en fonction de l'équilibre des pouvoirs, parce qu'ils pourraient être amenés à soutenir l'un de nos candidats", prévient l'eurodéputé.

Les objectifs des conservateurs et réformistes européens

Pour Nicola Procaccini, l'arrêt de l'immigration irrégulière doit être le premier objectif de la prochaine législature de son groupe politique. Il rejette aussi l'étiquette "eurosceptique", malgré le discours anti-européen des partis nationalistes et d’extrême droite qui le composent, tels que Fratelli d'Italia, Vox (Espagne) et Droit et Justice (PiS) (Pologne).

"Nous sommes ceux qui veulent revenir à l'idée originale de l'Union européenne, qui est une alliance de nations qui font quelques choses ensemble, mais qui sont importantes, qui font ces choses que les Etats-nations seuls ne seraient pas capables de faire à leur meilleur niveau", précise Nicola Procaccini.

L'eurodéputé de Fratelli d'Italia réitère son opposition totale à toute avancée de l'intégration européenne, et défend le droit de veto des Etats-nations, tout en se montrant favorable à l'émission d'une dette commune.

En ce qui concerne l'avenir de son parti, qui deviendra très probablement le premier au sein de CRE, il se montre clair : Fratelli d'Italia ne rejoindra pas le Parti populaire européen.

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