L'actrice transgenre Karla Sofia Gascón porte plainte contre Marion Maréchal pour outrage sexiste

L'actrice espagnole Karla Sofia Gascón après qu'elle et le reste du casting féminin ont reçu le prix de la meilleure actrice pour leur rôle dans le film "Emilia Perez" de Jacques Audiard, lors de la 77e édition du Festival de Cannes, le 25 mai 2024

Paris (AFP) - L'actrice espagnole transgenre primée à Cannes Karla Sofia Gascón a déposé plainte mercredi pour "outrage sexiste" après un tweet de Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour Reconquête!, a appris l'AFP auprès de son avocat.

Cette plainte, adressée au parquet de Paris, intervient deux jours après celle déposée par six associations de défense des droits des LGBT+ pour "injure transphobe" et visant les mêmes propos.

Karla Sofia Gascón, âgée de 52 ans, a reçu, avec les Américaines Selena Gomez et Zoe Saldana ainsi que la Mexicaine Adriana Paz, un prix d'interprétation féminine commun samedi au 77e Festival de Cannes pour le film "Emilia Perez" du réalisateur Jacques Audiard.

En réaction, Marion Maréchal a écrit dimanche sur le réseau social X: "C'est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d'interprétation... féminine. Le progrès pour la gauche, c'est l'effacement des femmes et des mères".

"Nous devons en finir avec ce genre de propos", a réagi Karla Sofia Gascón, citée dans un communiqué de son avocat transmis à l'AFP.

La plainte contre X a été déposée pour "outrage sexiste en raison de son identité de genre".

D'après Me Etienne Deshoulières, avocat de l'actrice, "seule la personne visée par les propos peut agir sur ce fondement".

"Il fallait donc que Karla Sofia Gascón agisse aux côtés des associations LGBT+ pour faire condamner Marion Maréchal pour outrage sexiste en raison de l'identité de genre", a-t-il ajouté dans le communiqué.

Dans le film "Emilia Perez", Karla Sofía Gascón joue le rôle d'un baron de la drogue mexicain impitoyable qui décide de faire sa transition et devenir femme.

Première femme transgenre à recevoir ce prix à Cannes, elle l'a dédié à "toutes les personnes trans qui souffrent".

En 2023, 2.870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement...) contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été recensés, un bond de 19% par rapport à 2022, selon une étude du service statistique du ministère de l'Intérieur publiée mi-mai.

© Agence France-Presse