Rachat de Biogaran: Gabriel Attal promet une "vigilance exceptionnelle"

La perspective d'une possible cession du laboratoire Biogaran qui présente une boîte de médicament sur huit vendues en pharmacie  et près d'un tiers des médicaments génériques en France contrarie le gouvernement

Paris (AFP) - Le Premier ministre Gabriel Attal a averti mercredi que "tout repreneur non européen" qui rachèterait le fabricant de génériques français Biogaran au laboratoire tricolore Servier devait s'attendre à "des conditions drastiques" et une "vigilance exceptionnelle".

"Nous avons été très clairs avec Servier : nous ne souhaitons pas qu'ils vendent Biogaran", a déclaré le chef de l'exécutif pendant la séance de questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale.

"Si toutefois Servier choisissait tout de même de vendre Biogaran, oui, nous nous laisserions la possibilité d'activer la procédure de contrôle des investissements étrangers en France", afin de "faire respecter notre souveraineté", a-t-il confirmé.

"Nous serons d'une vigilance exceptionnelle et tout repreneur non-européen, je le dis ici publiquement et clairement, doit s'attendre à des conditions drastiques s'il veut ne serait-ce qu'espérer acquérir Biogaran", a prévenu le Premier ministre.

"L'Europe doit être le vecteur de notre souveraineté, notamment en termes de santé et de produits de santé", a-t-il répété.

Avant lui, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure et le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux ont déjà fait part de leur préoccupation vis-à-vis d'un risque de délocalisation de la production qu'entraînerait la vente de Biogaran à un acteur étranger.

La perspective d'une possible cession du laboratoire qui présente une boîte de médicament sur huit vendues en pharmacie et près d'un tiers des médicaments génériques en France contrarie le gouvernement, engagé dans une reconquête de la souveraineté sanitaire.

Deux gros groupes indiens, Torrent Pharmaceuticals et Aurobindo Pharma, sont cités comme des repreneurs potentiels du numéro un du générique en France, tout comme la société d'investissement britannique BC Partners.

Le laboratoire et sous-traitant pharmaceutique français Benta Lyon est également sur les rangs, selon un connaisseur du secteur pharmaceutique.

La mise en vente de Biogaran n'a toutefois pas été officiellement confirmée et les potentiels acquéreurs cités se refusent à tout commentaire depuis des semaines.

© Agence France-Presse