Enquête après la plainte de Sandrine Bonnaire sur la mort de sa mère, résidente d'Ehpad

L'actrice Sandrine Bonnaire, le 4 janvier 2022 à Paris

Bordeaux (AFP) - Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte déposée par l'actrice Sandrine Bonnaire, qui a accusé de "négligence médicale" un Ehpad de Charente-Maritime où était placée sa mère avant son décès en août dernier, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.

"J'ai reçu début mars une plainte des consorts Bonnaire par l'intermédiaire de leur avocat. Il s'agit d'une plainte contre X", a déclaré à l'AFP Benjamin Alla, procureur de la République à Saintes, confirmant des informations du quotidien Sud Ouest.

L'enquête préliminaire a été ouverte le 18 mars et confiée à la police judiciaire de La Rochelle, a ajouté le magistrat.

En fin d'année dernière, Sandrine Bonnaire avait annoncé sa volonté de porter plainte contre un Ehpad public de Charente-Maritime, accusant l'établissement pour personnes âgées d'avoir négligé le ménage, la fourniture de papier-toilette ou encore l'hydratation de sa mère.

"C'est la négligence médicale qui a entraîné son décès (...) Ma mère n'avait aucune maladie, elle avait 84 ans", avait déclaré la comédienne dans le journal Le Parisien, disant prendre la parole "pour que la prise en charge de nos aînés change".

"Merci à la justice qui a retenu notre dossier. Une enquête est en cours", a-t-elle fait savoir dimanche sur son compte Instagram. "Honte à certains Ehpads privés et publics. Honte au gouvernement qui n'a pas réagi ni ne s'est manifesté sur ma prise de parole du mois de novembre."

Cette procédure judiciaire intervient deux ans après le scandale du groupe privé de maisons de retraite Orpea, à la suite duquel l'exécutif avait annoncé un renforcement des contrôles des Ehpad, publics et privés.

Selon le CCAS de Saintes, qui gère cet Ehpad de 90 lits, la mère de Sandrine Bonnaire y a résidé pendant trois années avant d'être hospitalisée à Saintes, où elle est décédée le 23 août dernier.

En décembre, l'Agence régionale de Santé (ARS) en Nouvelle-Aquitaine avait affirmé que ni elle, ni le Conseil départemental n'avaient "reçu de signalement sur cette situation".

L'ARS avait néanmoins dit assurer un suivi de l'établissement, inspecté en 2015 et 2022, et que "les dysfonctionnements constatés" avaient "fait l'objet d'améliorations notables mais insuffisantes".

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