En Hongrie, premier débat électoral sur la télévision publique depuis 18 ans

Regarder le débat sur un projecteur devant le Castle Garden Bazaar ©Képkocka Euronews videóból

Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi dans le centre de Budapest pour regarder le premier débat électoral organisé par la télévision hongroise depuis 18 ans.

Cette mobilisation a été organisée par Péter Magyar, un ancien cadre du régime, devenu en trois mois la nouvelle figure de proue de l'opposition à Viktor Orbán. Il attaque avec virulence le gouvernement, qui a transformé les médias publics en une machine de propagande. Il réclamait depuis des semaines un débat à la télévision d'État, finalement accepté, mais dans des conditions jugées très imparfaites par les candidats aux européennes.

La chaîne publique hongroise a fixé à l'avance les sujets de discussion pour les 11 principaux candidats.

Depuis l'arrivée au pouvoir du Fidesz en 2010, aucun débat des chefs de parti n'a eu lieu à la télévision publique avant les élections parlementaires, locales ou européennes. Désormais, les candidats aux élections européennes ne disposent que de 8 minutes chacun pour convaincre les électeurs.

Au cours du débat, le candidat du parti au pouvoir Fidesz, Tamás Deutsch, a critiqué les eurodéputés de gauche pour avoir voté en faveur de l'envoi d'armes en Ukraine.

La leader de la liste de l'Alliance de gauche, principale alliance d'opposition, Klára Dobrev, a pris pour cible le Premier ministre hongrois, le qualifiant de honte de l'Europe.

Le parti d'extrême droite, Notre patrie, principal allié du Fidesz a quant à lui confirmé son intention de s'unir à l'AfD et l'extrême droite bulagre pour les élections européennes.

Depuis son retour au pouvoir en 2010, le paysage médiatique hongrois a été profondément remanié : les médias publics sont devenus le relais de la politique officielle, tandis que des proches du pouvoir ont acheté des pans entiers du secteur des médias privés.

Lors des dernières législatives de 2022 marquées par une large victoire du camp Orbán, les observateurs internationaux avaient pointé "la partialité des médias", principalement au profit du parti au gouvernement, "limitant" selon eux "la capacité" des Hongrois à "faire un choix éclairé".

© Euronews