Faible participation à une manifestation agricole liée à l'extrême droite

Les agriculteurs manifestent devant le Parlement européen le 4 juin. ©Omar Havana/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

Dans un quartier éloigné du centre-ville de Bruxelles et des institutions européennes, des tracteurs et des agriculteurs se sont une nouvelle fois rassemblés pour protester contre la réglementation européenne en matière d'environnement, avec des manifestants venus de Pologne, des Pays-Bas et de France.

L'organisation "Force pour la défense des agriculteurs" attendait entre 15 000 et 20 000 personnes, mais elles n 'étaient finalement que 2 000. Selon la police belge, quelque 500 tracteurs se sont rassemblés à proximité du célèbre Atomium.

L'une des raisons possibles est le soutien de politiciens et de groupes d'extrême droite. Sieta van Keimpema, l'une des porte-parole, le nie. "C'est un mensonge que nous avons entendu à maintes reprises", déclare-t-elle. Elle affirme que tout cela a été organisé et financé par son groupe agricole, qui avait demandé aux participants de ne pas se comporter de manière violente et de ne pas boire d'alcool. "Il n'y a pas de politique dans cette manifestation et il n'y a rien d'extrémiste à ce sujet, si ce n'est que les gens mentent", défend Mme van Keimpema.

Mais la liste des orateurs montre une image différente, avec des discours de politiciens de partis d'extrême droite tels que le Vlaams Belang flamand ou le PiS polonais. La principale organisation d'agriculteurs de l'UE, le Copa-Cogeca, s'est désolidarisée de l'événement et affirme qu'aucun de ses membres n'y a participé.

Pour les Verts européens, il s'agit également d'une source d'inquiétude, qu'ils ont défendue dans un communiqué de presse publié mardi matin. "L'extrême droite a fait miroiter aux agriculteurs le mensonge selon lequel l'Europe et le Pacte vert sont responsables de leurs difficultés", a déclaré Bas Eickhout, candidat principal du parti et eurodéputé.

Récemment, au milieu des manifestations agricoles, la Commission européenne a revu à la baisse les exigences environnementales du Pacte vert européen et a retiré une nouvelle loiqui devait réduire l'utilisation des pesticides dans le secteur. Mais pour les agriculteurs, "ce n'est pas suffisant", explique Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale française. "Il y a eu quelques petits changements que nous sommes obligés de signaler, mais pour l'instant, à ce stade, ils n'ont pas d'impact économique".

© Euronews