Guet-apens homophobes: des peines de 5 à 8 d'emprisonnement prononcées

Paris (AFP) - Des peines de cinq à huit ans de prison ont été prononcées mardi par la cour d'assises de Paris à l'encontre de trois accusés qui étaient jugés pour des guet-apens visant deux hommes homosexuels.

Les accusés ont été reconnus coupables de séquestration, de vol et d'extorsion en bande organisée pour deux d'entre eux, et d'extorsion en bande organisée pour le troisième, le tout à raison de l'orientation sexuelle des victimes.

Pour les deux principaux accusés, Guillaume N. et Karim B., les peines respectives de sept et huit ans d'emprisonnement sont plus élevées que celles requises par l'avocat général (six et sept ans). Conformément aux réquisitions, une peine de cinq ans de prison a été prononcée à l'égard de Guy N.

Les faits reprochés, en janvier 2022, ont suivi un scénario similaire. Après avoir pris contact avec leurs victimes sur un site de rencontres homosexuelles, Guillaume N. arrivait à leur domicile armé, rapidement rejoint par Karim B.

Les deux victimes ont été séquestrées, respectivement une heure et deux jours et demi, et l'une a subi des coups pendant que les auteurs des faits cherchaient à voler des biens ou de l'argent.

Le troisième accusé, Guy N., a reconnu avoir fourni un relevé d'identité bancaire à distance pour extorquer la seconde victime, mais nié être informé de la séquestration.

Les deux principaux accusés, âgés de 18 et 19 au moment des faits, ont reconnu les faits et adressé aux deux victimes leurs excuses.

"Je vous demande de ne pas faire de (l'accusé) un exemple", a plaidé lundi Me Hannah Auguste-Lemaire, avocate de Guillaume N., en référence aux affaires de guet-apens.

La question de la circonstance aggravante des faits, commis en raison de l'orientation sexuelle des victimes, figurait au cœur du procès.

Si les trois accusés ont rejeté une quelconque haine homophobe et que les deux hommes présents lors des séquestrations ont d'abord nié avoir ciblé des victimes homosexuelles, ils ont finalement reconnu qu'ils les avaient choisies parce que cela leur paraissait plus "facile".

"Il faut que cette affaire fasse évoluer la prise en charge de ce genre de dossier, et que la circonstance aggravante puisse être retenue même en l'absence de haine homophobe", a déclaré lundi à l'AFP Me Jean-Baptiste Boué-Diacquenod, avocat de l'association Stop Homophobie, partie civile.

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