Narcotrafic de Canteleu: le cas du chef présumé du réseau disjoint du procès

Narcotrafic de Canteleu: le cas du chef présumé du réseau disjoint du procès

Bobigny (AFP) - Le cas de l'un des chefs présumés du narcotrafic de Canteleu a été disjoint mercredi pour raisons de santé du vaste procès au tribunal de Bobigny de ce réseau opérant dans la petite commune de Seine-Maritime, interrogeant sur la suite de l'audience.

Détenu depuis le coup de filet d'octobre 2021, Montacer Meziani, 37 ans, n'a pas été en mesure de comparaître mardi et mercredi dans le box devant le tribunal correctionnel de Seine-Saint-Denis. Le tribunal doit juger sur tout le mois de juin 19 personnes, dont l'ex-maire de la ville, en lien avec ce trafic de cocaïne, héroïne et cannabis présumément tenu par la famille Meziani.

"Constatant l'hospitalisation de Montacer Meziani empêchant sa comparution devant le tribunal", la juridiction a ordonné une expertise médicale pour savoir s'il serait en mesure d'être jugé d'ici au 11 juillet.

Passé cette date, Montacer Meziani serait en effet automatiquement remis en liberté en raison de l'expiration des délais légaux autorisant son maintien en détention provisoire, la barre des six mois depuis l'ordonnance le renvoyant devant le tribunal correctionnel se trouvant alors franchie.

La justice craint qu'une fois dehors, le mis en cause ne trouve refuge au Maroc comme son frère Aziz, l'autre tête présumée du réseau. Ce dernier s'est mis hors de portée des autorités françaises pendant l'enquête et est jugé en son absence.

Les contraintes de la justice "semblent d'un intérêt supérieur à l'état de santé de mon client", a regretté auprès de l'AFP son avocat Me Hugues Vigier, fustigeant une "position jusqu'au-boutiste".

Un frère aîné d'Aziz et Montacer Meziani, condamné en 2004 à dix ans de prison pour trafic de stupéfiants dans une autre affaire, est lui aussi présumé en fuite au Maroc, a rappelé le tribunal dans sa synthèse des faits mardi.

Dix jours après le début officiel du procès du narcotrafic de Canteleu, suivi par une presse en nombre, l'audience est engluée dans les difficultés. Elle a ainsi dû être suspendue une semaine dès son ouverture en raison d'un pourvoi en cassation.

Pour l'instant, un seul interrogatoire de prévenu, un collecteur de fonds présumé, a pu être mené à bien par la 13e chambre correctionnelle.

La sortie de Montacer Meziani, qui est l'une des têtes de pont du dossier, pose d'épineuses questions sur la poursuite du procès prévu pour durer jusqu'au 24 juin. Deux lieutenants présumés des frères Meziani refusent également d'être extraits de leur cellule pour comparaître devant le tribunal.

© Agence France-Presse