Elections européennes : les services de renseignement en alerte

Des personnes marchent devant le Parlement européen avant un débat avec les principaux candidats aux élections du Parlement européen à Bruxelles, le jeudi 23 mai 2024. ©Geert Vanden Wijngaert/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Dérouler les fils des réseaux sociaux, parfois démêler le vrai du faux, mais avant tout détecter les manipulations de l'information.

C'est la mission de cet analyste qui opère dans la discrétion du service de renseignement.

"Ce que nous cherchons à détecter ce sont des anomalies, on peut les appeler, donc une augmentation soudaine du nombre de posts ou de retweets ou de likes, sur un sujet bien particulier ou l'apparition de nouveaux acteurs", relève "Tom", analyste en cyberdéfense au Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) belge.

Exemple : au mois d'avril, des personnalités européennes de la droite conservatrice et de l'extrême-droite se retrouvent à Bruxelles.

Le service de renseignement extérieur scrute alors les échanges sur le réseau X et présente le résultat des analyses sous forme de graphique.

"Toute la zone grise, qui représente la majorité de ce que nous voyons à l’écran, est relative à une discussion ou à des discussions liées à la conférence politique qui a eu lieu à la mi-avril ici à Bruxelles", raconte "Tom". Selon lui, "les acteurs qui sont dans les zones bleutées sont des acteurs qu'on monitore au quotidien pour la simple raison qu’ils sont issus de la mouvance pro-russe. Et il semble clair que le fait de s'immiscer dans une conversation politique qui est physiquement basée ici en Belgique a sans doute pour objectif, d'amplifier le chaos existant ou la polarisation relative à cette conférence".

Les risques de tentatives de manipulation de l'opinion publique sont élevés en période d'élection.

En Pologne, une commission spéciale a commencé à enquêter sur l’influence russe et biélorusse dans le pays.

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