Tl;dr
- Les entreprises américaines, comme Nvidia, interdites de vendre leurs puces AI en Chine depuis 2022.
- ByteDance exploite une faille juridique pour louer les puces de Nvidia via Oracle.
- Pratique risquée, car ByteDance est soupçonnée de liens avec le gouvernement chinois.
- Le Département américain du Commerce pourrait fermer ce subterfuge.
Exploitation de failles juridiques pour contourner les interdictions commerciales
Le tonnerre a retenti lorsque The Information a révélé jeudi comment ByteDance, propriétaire de TikTok, exploite les réglementations commerciales américaines pour former ses modèles d’IA avec des puces ultra-modernes de Nvidia. La stratégie de contournement consiste à louer des serveurs hébergeant ces fameuses puces auprès de l’entreprise de cloud computing américaine Oracle, tout en restant sur le sol américain.
Cette manœuvre contourne l’esprit de la réglementation qui proscrit la vente de telles puces aux entreprises chinoises, mais ne dit rien sur leur location.
La crainte de l’espionnage industriel et militaire
Le gouvernement américain a réprimé l’exportation des puces de Nvidia vers la Chine, craignant que ce pays n’utilise l’IA pour des fins militaires, la surveillance ou pour obtenir un avantage économique. Ces tensions entre les deux nations ont mené à l’adoption d’une loi bipartisane en avril, obligeant ByteDance à vendre ses opérations américaines ou à faire face à une interdiction.
Néanmoins, l’entreprise chinoise dispose toujours jusqu’à l’année prochaine pour conclure une transaction et est en train de poursuivre le gouvernement américain, ce qui pourrait retarder l’application de la loi. “Il pourrait être difficile d’empêcher la société de renvoyer les modèles qu’elle a produits à son siège en Chine”, selon d’anciens employés de Nvidia.
Risque réel ou manœuvres strictement commerciales ?
Alors que ByteDance assure que son “Projet Texas” isolerait l’activité de TikTok aux États-Unis de son leadership chinois afin d’apaiser les craintes américaines, certaines voix dissidentes prétendent que cette initiative serait surtout cosmétique.
Comment cohabitent les intérêts commerciaux et défense nationale ?
Le département du Commerce américain, qui pourrait être amené à combler cette lacune juridique, semble déjà conscient de ces pratiques. Cependant, une règle proposée plus tôt cette année, appelée à la vérification de l’identité des clients étrangers formant des modèles d’IA, reste en suspens.
En somme, cette controverse éclaire une sphère complexe où les intérêts commerciaux et de défense luttent pour le contrôle. Le débat persiste entre le risque potentiel pour la sécurité nationale et le réel besoin économique pour les entreprises américaines.
