Le rassemblement anti-A69 dans le Tarn touche progressivement à sa fin

Des manifestants opposés à la future autoroute A69 démontent leurs tentes, près de Puylaurens (Tarn), le 9 juin 2024

Puylaurens (France) (AFP) - La mobilisation des opposants à la construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres touche progressivement à sa fin dimanche, les militants quittant au compte-gouttes et dans le calme leur campement de base installé à Puylaurens (Tarn), le démontage devant durer jusqu'à lundi.

Vers 16h00, à peine quelques dizaines de tentes restaient en place et une cinquantaine de véhicules stationnaient encore sur le champ privé investi par les anti-A69 depuis vendredi soir, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Nous dénombrons 300 personnes à ce stade, avec des départs progressifs", a précisé la préfecture vers 15h30.

Selon Arthur Grimon, jeune militant des Soulèvements de la Terre, des tables-rondes et des ateliers sont encore prévus dans l'après-midi dans le camp.

"Si la manifestation n'avait pas été interdite, il y aurait sans doute eu plus de monde, on se sent bâillonné une fois de plus par l'Etat mais la mobilisation va continuer plus que jamais", a-t-il ajouté, évoquant parmi les modes d'actions, notamment des blocage et des occupations des terres.

Sac à dos sur les épaules, Jean Olivier, co-président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, a évoqué de son côté de futures actions juridiques, en complément des recours déjà déposés contre l'A69 devant les juridictions administratives.

"Mardi, nous déposons une plainte pour faux et usage de faux concernant le risque inondation sur l'autoroute qui a été à l'évidence masqué", a-t-il affirmé.

A quelques mètres, le chant "A bas l'Etat policier" ou le cri "No macadam" retentissent en provenance des chapiteaux.

Le rassemblement baptisé "Roue libre" avait débuté vendredi soir, malgré son interdiction et a été marqué au plus fort de la mobilisation par une participation de 6.000 à 7.000 personnes samedi selon les organisateurs (1.600 selon la préfecture), émaillée d'affrontements avec les forces de l'ordre.

Plus de 1.000 policiers et gendarmes ont été engagés sur le terrain durant le week-end.

La préfecture du Tarn, citant les pompiers, a indiqué dimanche que "huit personnes" avaient fait l'objet d'une prise en charge médicale, dont "quatre membres des forces de l'ordre" et "quatre manifestants".

Le collectif "La voie est libre", co-organisateur du rassemblement, a évoqué de son côté "une vingtaine de blessés dont trois graves avec des plaies ouvertes importantes", reprochant aux forces de l'ordre d'avoir empêché deux équipes d'ambulanciers des organisateurs de circuler.

Construite au nom du désenclavement du bassin de Castres et Mazamet, soutenue par une majorité d'élus locaux et régionaux, l'A69 (53 km) est critiquée par des mouvements de gauche et écologistes, des scientifiques qui dénoncent la destruction de zones humides, de terres agricoles, d'arbres, d'écosystèmes et de nappes phréatiques, pour un gain de temps, selon eux, dérisoire.

Le chantier a débuté en 2023 et l'autoroute doit être mise en service fin 2025.

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