L'Inde rapatrie 45 travailleurs morts dans l'incendie de leur immeuble à Koweit

Les corps de 45 Indiens, morts dans l'incendie d'un immeuble abritant des travailleurs immigrés au Koweït, rapatriés à Kochi, en Inde, le 14 juin 2024

Cochin (Inde) (AFP) - Les corps de 45 Indiens, morts dans l'incendie d'un immeuble abritant des travailleurs immigrés au Koweït cette semaine, ont été rapatriés par avion militaire vendredi en Inde et accueillis par des familles en deuil.

L'avion de l'Indian Air Force a atterri à l'aéroport de Cochin (ou Kochi), dans l'Etat du Kerala (sud) peu avant 11h00 (05h30 GMT), a constaté un journaliste de l'AFP.

Cinquante personnes, dont 45 Indiens, ont péri dans l'incendie mercredi à l'aube d'un bâtiment abritant des travailleurs d'Asie du Sud et du Sud-Est, dans la banlieue de Mangaf, au sud de la capitale koweïtienne.

C'est l'un des plus grave incendie connu au Koweit, émirat pétrolier dont la majeure partie de la population est composée d'étrangers, bon nombre originaires d'Asie du Sud et du Sud-Est et employés dans la construction et les services.

Les victimes sont mortes asphyxiées après avoir inhalé les fumées dégagées par l'incendie, dont l'origine exacte reste encore à déterminer, selon la protection civile koweïtienne.

Un Koweïtien et deux ressortissants étrangers ont été placés en détention, "soupçonnés d'homicide involontaire provoqué par des négligences des procédures de sécurité et des règles de lutte contre l'incendie", a indiqué jeudi le procureur général koweïtien sur X.

Après l'incendie, les familles ont vécu dans l'angoisse, cherchant à savoir si leurs proches avaient péri.

Vendredi, des dizaines de familles sont venues à l'aéroport de Cochin et se sont réunies dans un terminal pour une veillée et attendre les dépouilles.

"Nous nous sommes accrochés à l'espoir jusqu'à la dernière minute, pensant qu'il s'en était peut-être sorti, qu'il était peut-être à l'hôpital", a déclaré à l'AFP Anu Aby, le voisin de Cibin Abraham, une victime âgée de 31 ans.

Anu Aby a précisé qu'Abraham devait rentrer chez lui, dans l'État du Kerala, en août, pour le premier anniversaire de son enfant. Abraham était au téléphone avec sa femme une heure avant le début de l'incendie, a-t-il ajouté.

\- Immeuble surpeuplé -

D'autres personnes assises dans la salle d'attente de l'aéroport étaient en larmes lorsque l'avion transportant les dépouilles de leurs proches s'est posé.

"C'est une perte infinie pour les familles des personnes décédées", a déclaré le ministre en chef du Kerala, Pinarayi Vijayan, aux journalistes à l'aéroport.

"Des mesures doivent être prises pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise et nous espérons que le gouvernement koweïtien prendra les mesures nécessaires", a-t-il exhorté.

La majeure partie de la population du Koweït, plus de quatre millions d'habitants, est composée d'étrangers.

Près de 200 migrants vivaient dans l'immeuble surpeuplé qui a pris feu faisant également des dizaines de blessés. Certains corps ont été carbonisés et ont nécessité des tests ADN pour être formellement identifiés avant leur rapatriement.

Mercredi, le ministre de l'Intérieur, cheikh Fahd Al-Yousef, a promis de s'attaquer au problème de la surpopulation, dans les bâtiments où logent les travailleurs étrangers, et menacé de fermer tous ceux qui ne respectent pas les règles de sécurité.

Trois Philippins figurent également parmi les victimes.

Hans Leo J. Cacdac, secrétaire philippin aux Travailleurs migrants, a précisé que les autorités philippines organisaient le rapatriement de leurs ressortissants.

"La priorité à ce stade est le rapatriement des dépouilles", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse vendredi à Manille. Deux autres Philippins sont en soins intensifs depuis l'incendie. "Prions pour eux", a déclaré M. Cacdac, en précisant qu'"ils sont dans un état critique".

© Agence France-Presse