By Quentin Gesp
À l'occasion du match d'ouverture de l'Euro 2024 pour l'équipe de France, 90min a assisté au premier match des Bleus à Düsseldorf, en Allemagne. Récit d'un match vécu aux côtés de Djibril Cissé et des supporters français venus en nombre pour la rencontre face à l'Autriche.
Entame réussie pour l'équipe de France de Didier Deschamps. Auteurs d'un match sérieux malgré les circonstances (climat politique, grosse agressivité autrichienne, blessure de Kylian Mbappé...), les Bleus ont parfaitement lancé leur Euro 2024 en Allemagne. Un match qui a déplacé les foules du côté des supporters français, en témoigne l'impressionnant - et bruyant - mur bleu derrière et autour de la cage de Mike Maignan en première période. Rassemblés autour des "Irrésistibles français", les plus passionnés ont donné de la voix tout au long de la rencontre pour permettre aux Bleus de débuter de la meilleure des manières cette compétition continentale.
Pour cette entrée en lice des Bleus, 90min a vécu quelques heures aux côtés de supporters venus en Allemagne pour encourager leurs idoles. Des supporters auxquels s'est joint Djibril Cissé, légende de l'AJ Auxerre, star de Liverpool, idole à l'Olympique de Marseille et adulé au Panathinaïkos, entre autres clubs de haut rang. À son actif aussi, bien sûr, 41 sélections en équipe de France, où il a fait trembler les filets par neuf fois.
Moments de partage et discours
Au cœur de cette expérience privilégiée, 90min a embarqué pour l'Allemagne dimanche midi. Dans un train bien garni de supporters tout de bleu vêtus, se mêlent toutes sortes de groupes. Les couples, les familles, mais aussi les amis, plus vocaux, qui gagneront rapidement le wagon bar pour entamer les discussions tactiques et entonner les premiers chants d'un long mois de compétition.
Aux simples maillots à l'effigie de figures populaires se joignent des couvre-chefs rappelant le bicorne de Napoléon, facilement reconnaissable auprès des supporters français. Réunis par l'agence de voyages exclusive de la FFF, MYCOMM, ces supporters ont fait le choix de la tranquillité : assister à un ou plusieurs matchs des Bleus à l'Euro sans se préoccuper de la moindre démarche. Des packs de voyages proposés à différents prix selon les budgets et les expériences recherchées proposés à chaque grand rendez-vous de l'équipe de France.
Après un premier dîner gastronomique sur les bords du Rhin et un déjeuner dans un restaurant traditionnel allemand, ces supporters se sont vus rejoindre lundi par Djibril Cissé, quelques heures avant Autriche - France. Cheveux teints oblige.
Plusieurs heures d'échanges, de photos et de mains serrées s'en sont suivies, dans l'un des beaux hôtels de Düsseldorf d'abord, puis dans un bar à l'ambiance jazz. Le buteur, relativement détendu, s'est prêté au jeu. Avec Patrice Loko, attaquant légendaire qui rappellera aux nostalgiques les belles années du FC Nantes et le PSG de la fin des années 2000, il partage son expérience du plus niveau, de l'équipe de France et des matchs à enjeux. "J'aimais les matchs importants, jouer contre des grandes équipes. J'aime la pression, j'aime être attendu", confie-t-il.
Ambassadeur et visionnaire
L'ambassadeur des voyages FFF est détendu. Sourire aux lèvres, il répond aux questions en toute décontraction. "Je suis un peu habitué", nous glissera-t-il. Narrant sa routine d'avant-match, principalement musicale, Djibril Cissé rappelle qu'il n'a "pas eu la chance de participer à un Euro" en tant que joueur. Une première, donc, pour l'ancien numéro 9, qui s'engouffrera quelques minutes plus tard dans le bus spécialement affrété pour se rendre au stade.
Au milieu des supporters, l'ancien attaquant prédit mot pour mot le scénario de la rencontre. "Ça va commencer fort, ce ne sera pas facile. Je m'attends à un match compliqué. Je ne pense pas que l'on va dominer clairement, mais techniquement, avec la qualité de notre équipe, je vois quand même l'équipe de France gagner". Spot on, diraient les Anglais, nombreux à le reconnaître dans le hall de l'hôtel quelques heures plus tôt.
Après avoir effectué les quelques centaines de mètres séparant l'immense parking du stade, Djibril Cissé prend place au cœur de la tribune. Veste en jean personnalisée à son nom et aux couleurs du maillot de l'équipe de France au Mondial 2010 sur le dos, il ne passe pas inaperçu.
Reconnu par des dizaines de supporters, il commente activement les premières minutes de la rencontre. Très observateur, il devient, ensuite, plus silencieux. Jusqu'à l'arrêt décisif de Mike Maignan au devant de Baumgartner (36e). Il pousse un ouf de soulagement. La délivrance vient deux minutes plus tard, sur un but contre son camp de Maximilian Wöber (1-0, 38e). Soulagé, mais pas complètement convaincu, il se lève sans s'enflammer. À ses côtés, les supporters des Bleus profitent du spectacle offert par cette expérience premium.
Entame réussie pour les Bleus
À la pause, les premiers hommes du match sont désignés. N'Golo Kanté, Adrien Rabiot. "William Saliba aussi", dévoile Cissé. Rassurant défensivement, le joueur d'Arsenal s'est montré propre, serein. Dans les coursives, d'interminables files d'attente pour accéder aux toilettes, à une boisson ou un bretzel. Le début de deuxième période est tendu. Les Bleus sont redoutables en contre mais manquent de justesse dans le dernier geste. Bien lancé dans la profondeur, Marcus Thuram se loupe et perd le cuir. S'élève un "Faites entrer Cissé, faites entrer Djibril !" suivi d'un "Djibril reviens, Djibril tu nous manques !" Le buteur se retourne en rigolant. La scène est cocasse. De la justesse face au but, c'est aussi ce qui manque clairement aux Bleus quelques secondes plus tard, avec l'improbable loupé de Kylian Mbappé (55e). Cissé reste assis sur son siège, incrédule, se tenant la bouche... avant d'applaudir en soutien au capitaine des Bleus.
Les minutes défilent, les Bleus mènent toujours au score, mais sont bougés physiquement. La fin de match s'annonce encore plus délicate après la sortie sur blessure de Kylian Mbappé, touché à la cloison nasale. L'inquiétude est visible sur le regard de Djibril Cissé, au moment où il voit l'ampleur des dégâts sur des photos diffusées sur les réseaux sociaux. Le coup de sifflet final retentit, l'essentiel est assuré pour les Bleus. "Il faut commencer fort, ce match-là peut te qualifier" avait lancé l'ancien attaquant des Bleus lors de son discours d'avant-match. Mission accomplie. Une autre l'attend désormais : s'extirper des travées du stade pour regagner rapidement le bus des supporters des Voyages FFF. Il y parvient sans encombre, à vive allure.
Rendez-vous face à la Pologne
"C'est cool de partager ça avec des gens, de parler de football, de partager mon expérience. J'ai hâte de revenir pour le troisième match, lâche Cissé une fois dans le bus. Concernant le match, c'est une mise en jambes. On aurait pu mieux faire, mais ce n'est pas une catastrophe non plus. Il y a eu deux, trois peurs, sur Kylian (Mbappé) et Griezmann... C'est à déplorer. Mais en matière de confiance, tu es bien, tu as la jauge au max, tu as pris les trois points. Au moins, tu sais où tu en es. On espère que la France sortira du groupe première et ira le plus loin possible dans la compétition", analyse-t-il à chaud.
L'après-match se poursuit le temps d'un verre au bar de l'hôtel, avec quelques courageux. La nuit sera courte pour certains, dont Djibril Cissé, au départ de Düsseldorf aux alentours de 8h00 du matin. L'ancien buteur de l'AJ Auxerre sera de retour pour France - Pologne, le troisième match des Bleus à l'Euro 2024 au côté des supporters faisant le déplacement avec Voyages FFF, mais aussi pour la quasi-intégralité du tournoi de l'équipe de France. Pour les supporters, en revanche, l'Euro ne fait que commencer et l'expérience fan s'annonce inoubliable.
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Cet article a été publié dans sa version originale sur 90min.com/FR sous Euro 2024 : 90min a vécu Autriche - France à Düsseldorf avec Djibril Cissé .
