Top 14: "La motivation est toute trouvée" pour Toulouse, assure François Cros

François Cros célèbre un essai de son coéquipier Lucas Tauzin contre La Rochelle en championnat, le 2 juin 2024 à Toulouse

Toulouse (AFP) - Moins d'un mois après leur sacre continental, les Toulousains abordent avec autant d'appétit leur demi-finale du Top 14 contre La Rochelle, vendredi à Bordeaux. "On est des compétiteurs, on aime gagner", explique à l'AFP le troisième ligne international François Cros.

QUESTION: La finale de Champions Cup remportée le mois dernier contre le Leinster (31-22 a.p.) est-elle désormais derrière vous?

REPONSE: "On a pris le temps de bien savourer. Parce qu'il ne faut pas le banaliser, c'est quand même assez exceptionnel de gagner ce trophée. Mais on a basculé dès la semaine suivante sur la fin de saison en Top 14".

Q: Quels ressorts active-t-on pour se remobiliser après avoir atteint un tel sommet?

R: "On est des compétiteurs, on aime gagner. Quand on a la chance de vivre des émotions aussi fortes, on a forcément envie de le revivre. Se donner la possibilité de le faire deux fois dans la même saison, c'est exceptionnel. La motivation est donc toute trouvée".

Q: Toulouse-La Rochelle est-il le nouveau "classique" du rugby français?

R: "C'est un duel récurrent sur les phases finales depuis quelques saisons. On commence à bien se connaître. Il faut à chaque fois pousser les curseurs de l'intensité et de la stratégie pour arriver à manoeuvrer cette équipe, qui fait en plus une fin de saison en boulet de canon. Elle monte en puissance, ce n'est pas anodin d'avoir remporté le barrage à Mayol (contre Toulon 34-29)".

Q: Quels souvenirs gardez-vous de vos deux finales de 2021 (Champions Cup et Top 14) et de celle de 2023 (Top 14)?

R: "Les scénarios ont été complètement différents à chaque fois. Avec des matches assez maîtrisés en 2021 et la dernière où c'est un exploit (de Romain Ntamack) qui nous permet de l'emporter. On préfère maîtriser nos rencontres qu'attendre un exploit".

Q: Avez-vous pris un ascendant psychologique sur cette équipe?

R: "Peut-être. Mais sur les matches éliminatoires, tout est remis à zéro. C'est la vérité de l'instant et on ne peut pas se dire que la confiance accumulée suffira. La confiance, c'est bien, mais l'excès de confiance peut être dangereux également. Je pense qu'ils sont eux aussi bien en confiance de par leur montée en puissance de fin de saison".

Q: Vous allez affronter votre coéquipier en équipe de France Grégory Alldritt. Un joueur qu'il vaut mieux avoir avec soi qu'en face?

R: "C'est un super joueur, un joueur important de La Rochelle. Il leur amène beaucoup de sérénité et de confiance. Ca fait partie des gros joueurs de cette équipe, contre lesquels il y aura des beaux duels à jouer vendredi".

Q: Les amitiés restent-elles aux vestiaires sur ce genre de matches?

R: "De par leurs résultats, il y a forcément beaucoup d'internationaux au sein des deux équipes. Déjà sur les matches de phase régulière, on oublie les amitiés de l'équipe de France quand on est en club. C'est encore plus vrai sur une phase finale, où aucun cadeau n'est permis. Ce sera un combat avant de retrouver l'amitié à la fin".

Q: Quel regard portez-vous sur votre saison?

R: "Ca n'a pas été évident de rebondir après la Coupe du monde. C'est une déception qui a laissé des traces. L'arrivée de la Coupe d'Europe m'a fait du bien et nous a fait du bien collectivement. On s'est retrouvés sur cette compétition. Ca nous a permis de retrouver un nouveau challenge sportif, de se redonner des ambitions et l'envie d'aller de l'avant. C'est bien d'avoir réussi à retrouver le goût de la victoire avec cette Coupe d'Europe. La saison est pour l'instant très belle, mais elle n'est pas finie et on a envie de la finir de la meilleure des façons".

Propos recueillis par Sébastien DUVAL

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