Euro d'escrime: l'hécatombe se poursuit, Borel et Balzer blessés

Sara Balzer (deuxième à gauche) et ses coéquipières de l'équipe de France de sabre Caroline Queroli, Margaux Rifkiss et Manon Apithy-Brunet (de g à dr) montrent leurs médailles d'argent des championnats du monde par équipes à Milan, le 30 juillet 2023.

Bâle (Suisse) (AFP) - L'escrime française pouvait péniblement connaître pire approche de ses JO. A l'orée du troisième jour des championnats d'Europe à Bâle, elle compte plus de blessés que de médailles, avec Yannick Borel et Sara Balzer s'ajoutant jeudi à la liste des éclopés.

L'épéiste français N.1 et la sabreuse favorite au titre olympique dans moins de six semaines à Paris ont déclaré forfait jeudi par "précaution" le jour même de leur entrée prévue dans l'Euro.

Ironie du sort, la blessure de Yannick Borel a entraîné le rappel d'Alexandre Bardenet, qui a formé un recours contre la Fédération car il conteste sa non-sélection pour les JO auprès du Comité olympique français (CNOSF). "On dirait Dallas", résume un membre de l'encadrement.

Pour Borel et Balzer, les motifs d'inquiétude paraissent moindres que pour Ysaora Thibus, souffrant d'une "lésion ligamentaire" au genou gauche après une blessure sur la piste la veille. Mais l'hécatombe semble invraisemblable: une autre fleurettiste, Anita Blaze, a causé une frayeur à ses partenaires, victime mercredi d'une commotion cérébrale après plusieurs chocs avec la coquille de son adversaire.

Il n'est question que d'une "gêne musculaire" à l'ischio-jambier droit pour Borel, champion olympique par équipes à Rio, et d'une "douleur dorsale qui s'est réveillée lors de l'échauffement" pour la N1 mondial Sara Balzer, selon le directeur technique national (DTN) Jean-Yves Robin.

Si Yannick Borel, champion du monde 2018, a pris à la mi-journée un train pour Paris où il doit effectuer des imageries médicales et manquera donc l'épreuve par équipes samedi, rien n'est encore arrêté pour Sara Balzer.

"On a tous l'espoir, elle la première, qu'elle puisse participer à l'épreuve par équipes, assure Jean-Yves Robin. C'est juste une anicroche, on serait aux Jeux, elle aurait certainement fait l'effort. Là, il n'y a pas d'utilité de se mettre en péril."

\- "Zéro risque" -

Même ton rassurant chez Borel, 35 ans: "C'est une gêne musculaire, les tests de l'encadrement ne se sont pas révélés bons (mercredi) soir. On prend zéro risque et les précautions maximales. Si ça avait été les Jeux, j'aurais tiré", a expliqué le N.6 mondial à l'AFP.

Le Guadeloupéen dit avoir "ressenti quelque chose vendredi à l'entraînement mais pas une douleur violente" à l'ischio-jambier droit lors d'une séance à Levallois-Perret où il effectue la majorité de ses gammes depuis la rentrée et un conflit avec la Fédération.

"Avec un peu plus de bon sens ou d'écoute personnelle, Yannick aurait pu nous alerter", a regretté le DTN. "On aurait pu faire un contrôle médical anticipé et surtout faire venir Alexandre Bardenet plus tôt pour avoir quatre chances réelles de médaille (dans l'épreuve individuelle jeudi)."

Pour Jean-Yves Robin, le rappel d'Alexandre Bardenet est "logique" malgré son recours contre la Fédération: "Il est premier suppléant, si l'un des quatre tireurs devant lui n'est pas en capacité d'honorer sa sélection pour une raison X ou Y, c'est naturel qu'on l'appelle".

Troisième épéiste français au classement sélectif interne comme au classement mondial, Bardenet (34 ans) a été écarté des trois titulaires pour le tournoi individuel des JO et n'a pas non plus été retenu comme remplaçant.

Il a saisi la conférence des conciliateurs du CNOSF pour contester cette décision, estimant être la victime d'une sanction pour son rôle dans le conflit entre les épéistes et la Fédération ces derniers mois.

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