Bardella et Ciotti pour la première fois côte à côte publiquement depuis leur alliance

Jordan Bardella, président du Rassemblement national d'extrême droite, quitte le siège du parti, lundi 10 juin 2024 à Paris ©Thomas Padilla/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

C'est leur première apparition publique côte à côte depuis l'annonce de leur alliance : Jordan Bardella du Rassemblement national et Éric Ciotti du Parti républicain ont présénté leurs programmes économiques au MEDEF, le premier groupe patronal de France. Principal objectif : apaiser les inquiétudes des employeurs concernant les politiques économiques d'extrême droite.

"Je crois à la liberté économique, j'ose dire que je suis libéral ! (...) Rien ne sera possible si nous ne réduisons pas drastiquement nos dépenses publiques" a déclaré Eric Ciotti, Président des Républicains, lors de son intervention.

Les deux hommes ont notamment présenté leurs projets pour abaisser l'âge de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans et pour réduire les impôts sur la production des entreprises.

"Le gouvernement qui sera formé à l'issue de ces élections législatives héritera d'une situation budgétaire et financière quasiment en faillite" a ajouté Jordan Bardella, Président du Rassemblement National.

Les législatives anticipées sont considérées comme un risque pour de nombreux investisseurs en France en raison de l'instabilité politique et des gains possibles des extrêmes. A Itafran, entreprisespécialisée dans la production de pièces destinées à l'industrie aéronautique, les doutes restent nombreux.

"On ne sait pas ce qui va se passer, tout dépend du gouvernement qu'on aura... Je ne suis ni de gauche ni de droite, mais j'ai un mauvais ce que je ressens pour le moment. Nous verrons" affirme Stéphane Roselli, l'un des employés.

Charles Le Goff, directeur général s'est déclaré prêt à reporter les investissements pour éviter des risques supplémentaires : "nous allions réaliser une acquisition importante pour une croissance externe, que nous n'avons pas annulée mais que nous allons décaler, afin de ne nous exposer à aucune prise de risque, aussi calculée soit-elle. , en ces temps relativement anxieux et encore plus incertains."

Cette incertitude politique s'est également fait sentir dans toute l'Europe : la semaine dernière, les marchés ont souffert de ventes massives en raison des élections anticipées en France.

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