Tl;dr
- Carrefour ouvre son premier magasin Atacãdao, en France.
- L’enseigne est adaptée aux zones populaires et aux professionnels.
- Carrefour espère réaliser 30% de son chiffre d’affaires avec les professionnels.
- Des critiques syndicales concernent le modèle social de l’enseigne.
Atacãdao de Carrefour : une nouvelle enseigne pour une nouvelle clientèle
C’est un jeudi pas comme les autres en Seine-Saint-Denis, où le groupe Carrefour a introduit avec éclat son premier magasin sous la marque Atacãdao, un événement qui a attiré une foule de clients à son ouverture. Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard n’a pas manqué de souligner la singularité de cette offre, avec des produits « à des prix qu’on ne trouve pas en France ».
Adapter le commerce pour répondre à la demande
Non sans mal, ce projet a émergé dans un contexte de défiance de certains habitants et élus locaux face à la disparition de l’unique hypermarché traditionnel de la commune de Sevran. « Il y a eu des discussions avec plusieurs maires qui ont été plus ou moins favorables », rappelle Noël Prioux, le directeur exécutif en charge du projet Atacãdao, chez Carrefour.
Bien que la part des professionnels dans le chiffre d’affaires de l’enseigne soit estimée autour de 30%, l’enseigne s’adresse également au public avec un large assortiment de produits alimentaires, revendiquant des prix parmi « les moins chers de la zone ».
Les défis de l’adaptation à un marché français
Prioux précise que l’assortiment proposé en France diffère de celui au Brésil, où Atacãdao, vend surtout des produits locaux. À l’ouverture jeudi, Alexandre Bompard a insisté sur la présence de produits frais, d’une boulangerie et d’une boucherie dans le magasin pour souligner l’adaptation Atacãdao à « l’identité française ».
Malgré cette première européenne, Carrefour entend étudier pendant « six à huit mois » l’efficacité du modèle avant d’envisager l’ouverture d’autres magasins Atacãdao. Des villes potentiellement intéressantes pour des implantations futures ont d’ores et déjà été identifiées.
Les controverses autour du modèle social
Cette première implantation européenne à Aulnay-sous-Bois fait face à des critiques sur son modèle social, notamment de la part des organisations syndicales.
La CFDT dénonce notamment une « pratique abusive de la location-gérance et de la franchise », accusant Carrefour d’avoir « externalisé plus de 300 magasins et 23.000 salariés à ce jour » en confiant la gestion à des franchisés.
Alexandre Bompard s’est toutefois défendu de cette critique, argüant que cette politique permettait à Carrefour d’éviter la fermeture de magasins dans un contexte « extraordinairement difficile » de « pression concurrentielle ».
