Étrange découverte de deux bébés génétiquement apparentés derrière une “pierre de dragon” préhistorique en Arménie

Bobokhyan et al, Journal of Archaeological Science : Reports 2024 / A. Hakhverdyan

En Arménie, au pied d’une stèle de 3,5 mètres de haut, les “pierres de dragon”, ou Vishapakar, les restes des corps de deux bébés, des petites filles mortes au même âge, ont été découverts. Ces nouveaux-nés seraient même génétiquement apparentés, sans pour autant être des jumelles. Quel mystère se cache donc derrière cette énigme archéologique ?

Étrange découverte de deux bébés génétiquement apparentés derrière une “pierre de dragon” préhistorique en Arménie

C’est dans le cimetière du village de Lchashen, près du lac Sevan, que cette étonnante découverte a été faite. Déjà fouillée dans les années 1980, cette région du Caucase nous fournit moult informations sur la manière dont vivaient les peuples locaux à l’âge du bronze. On y a déjà retrouvé tout un tas d’éléments de cette époque, y compris des restes humains. La stèle qui nous intéresse aujourd’hui est située sur un tumulus où les ossements d’une femme avaient déjà été mis au jour. Mais les restes du corps de deux bébés avaient aussi été découverts, sans qu’aucune analyse n’ait été réalisée jusqu’à présent. Des archéologues s’y sont attelés récemment et il s’avère que, bien que décédés au même âge, ils appartiennent à la même famille sans pour autant être jumeaux.

Deux bébés nés en même temps sans pour autant être jumelles

Dragon1 et Dragon2, ce sont leurs noms, sont morts enter 1616 et 1503 avant J.-C., alors qu’ils n’avaient pas encore deux mois. Les deux bébés partagent environ 25 % de leur ADN commun. Cette proportion correspond à une tante et une pièce, des cousines doubles ou des demi-sœurs. C’est sur ce dernier cas, le plus probable, que les scientifiques se sont penchés. Après analyse de l’ADN mitochondrial (celui transmis par les mères), il s’avère que ces bébés sont issus d’une grossesse des plus rares, la superfécondation hétéropaternelle, lorsqu’une mère porte des jumeaux de pères différents. Ceci survient lorsqu’un second ovocyte est expulsé pendant un même cycle menstruel. Si la mère a des rapports sexuels avec deux hommes différents, deux spermatozoïdes d’hommes différents peuvent féconder chacun un ovocyte. Autrement dit, ces bébés seraient alors des demi-sœurs nées en même temps.

Malheureusement, tout ceci restera au conditionnel. Les os de la mère ayant disparu après avoir été envoyés en Russie dans les années 1980 pour analyse, il est impossible de confirmer cette hypothèse. Quoi qu’il en soit, cette découverte reste exceptionnelle, “tant du point de vue génétique que du point de vue archéologique”.

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