Vieux de 2 000 ans, ce vin blanc découvert en Espagne est le plus vieux du monde

Journal of Archaeological Science : Reports

Il y a quelques années, dans une tombe romaine intacte mise au jour dans la ville antique de Carmo (actuelle Carmona), en Espagne, des experts de l’université espagnole de Cordoue annonçaient avoir découvert un petit vase d’onguent vieux de plus de 2 000 ans. À l’intérieur, les restes d’un parfum ancien à base de patchouli. Après une étude approfondie, son contenu s’est révélé bien plus intéressant : les restes squelettiques d’un homme dans un liquide de teinte rougeâtre, très similaire au vin de Xérès, conservé depuis le Iᵉʳ siècle après J.-C. Il s’agit en vérité ni plus ni moins que du plus ancien vin conservé à l’état liquide jamais retrouvé.

Vieux de 2 000 ans, ce vin blanc découvert en Espagne est le plus vieux du monde

C’est un vrai miracle que cette tombe romaine ait ainsi traversé les siècles et surtout, préservé son contenu : pas moins de huit niches funéraires, dont six contenaient des urnes. À l’intérieur, les restes d’un seul individu, deux avec les noms des défunts – Hispanae et Senicio – et l’une avec ce mystérieux liquide rougeâtre dans lequel baignait notamment une bague en or richement décorée. Les cinq litres de ce précieux liquide ont été soigneusement analysés : un pH neutre de 7,5, mais si ses caractéristiques essentielles ont évidemment disparu, des polyphénols, présents dans tous les vins, étaient, eux, encore là, ainsi que les sept composés chimiques que l’on trouve dans les boissons alcoolisées actuelles de la région. Autrement dit, il ne fait aucun doute qu’il s’agit bien d’un vin datant de 2 000 ans. Et mieux encore, l’absence d’acide syringique permet de dire qu’il s’agissait très probablement d’un vin blanc. Mais d’où provenait donc ce précieux nectar ? Il n’existe pas, vous vous en doutez, d’échantillons de vins de l’époque avec lesquels comparer. Les sels minéraux ressemblent cependant à ceux des vins blancs produits aujourd’hui sur ce même territoire.

Et il est buvable !

Maintenant, pour la composante plus historique de cette jolie histoire, le fait que l’on ait retrouvé les restes d’un homme dans ce vin est très logique. Durant la Rome antique, les femmes ont longtemps eu interdiction de boire du vin. L’urne contenant les restes de la femme ne contenait ainsi que trois bijoux en ambre, la bouteille de parfum et des restes de tissus, probablement en soie, autant d’éléments qui se retrouvent très souvent dans le trousseau funéraire des défunts romains.

Pour les archéologues, cette formidable découverte nous renseigne sur les rituels de la Rome antique, mais à la question que vous vous posez certainement de savoir si ce pinard est buvable, sachez que… oui, “il n’est pas du tout toxique. Nous avons effectué une analyse microbiologique”, mais le fait qu’ait macéré dedans un romain pendant 2 000 ans dissuadera probablement n’importe qui d’y goûter.

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