Bardella: "Je ne laisserai pas l'impérialisme russe absorber un État allié comme l'Ukraine"

Jordan Bardella, à gauche, Olivier Faure au centre et Gabriel Attal à droite lors d'un débat sur France 2 le 27 juin 2024, à Paris

Paris (AFP) - Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a assuré jeudi qu'il ne laisserait pas "l'impérialisme russe absorber un État allié comme l'Ukraine" tout en répétant qu'il refuserait l'envoi de soldat français sur le sol ukrainien s'il devenait Premier ministre à l'issue des élections législatives.

"Ma position est très simple sur ce conflit (...) Elle n'a jamais varié. C'est celle d'un soutien à l'Ukraine et d'éviter une escalade avec la Russie qui est, je le rappelle, une puissance nucléaire", a déclaré le leader d'extrême droite lors du dernier débat télévisé avec le Premier ministre Gabriel Attal et le socialiste Olivier Faure.

Interrogé sur les propos de Marine Le Pen qui a estimé la veille que le rôle de chef des armées pour le président de la République se réduit à un "titre honorifique", Jordan Bardella, candidat pour Matignon si le RN obtient la majorité absolue à l'issue des législatives, n'a pas reculé.

"C'est le Premier ministre qui décide du budget de fonctionnement des armées", a-t-il martelé.

Une position qu'a vivement dénoncé Gabriel Attal: "Derrière le +titre honorifique+, il y a l'idée que le président de la République ne serait plus en mesure de prendre de décisions", s'est-il alarmé.

"Si le Rassemblement national venait à gagner cette élection, il y aurait une forme de dispute entre le Premier ministre et le président de la République pour savoir à qui a le rôle de chef des armées", a-t-il ajouté. "C'est un message envoyé aux puissances mondiales, au monde entier, qui est un message très grave pour la sécurité des Français."

Pour Olivier Faure, les propos de Marine Le Pen montrent que l'extrême droite cherche à "prendre le pas sur les institutions". Jordan Bardella veut "tout prendre", a-t-il accusé.

Le président du RN s'est aussi dit de nouveau opposé à l'envoi de missiles longue portée qui pourraient frapper directement le territoire russe.

Cela pourrait "placer la France et les Français dans une situation de cobelligérance", a-t-il déclaré.

Le premier secrétaire du parti socialiste s'est dit, au contraire, "favorable" à l'envoi de missiles s'ils "permettent de viser sur le sol russe des infrastructures qui servent à bombarder le sol ukrainien".

De son côté, Gabriel Attal, qui mène la campagne pour le camp présidentiel, a répété qu'il fallait soutenir les Ukrainiens à la fois "parce qu'ils défendent des valeurs qui sont les nôtres: la démocratie, la liberté" et "parce qu'en les soutenant, on défend aussi les Français et leur quotidien".

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