Tl;dr
- Les enfants nés en fin d’année ont plus de prescriptions pour le TDAH.
- Le même schéma a été constaté pour les séances d’orthophonie.
- Ces résultats sont le fruit d’une vaste étude menée par Epi-Phare.
- Diverses hypothèses ont été émises pour expliquer ce phénomène.
Un constat étonnant : prescription plus élevée pour les enfants nés en fin d’année
Selon une étude approfondie réalisée par le groupement Epi-Phare, composé de l’Agence du médicament (ANSM) et de l’Assurance maladie, il existe une corrélation surprenante entre la date de naissance des enfants et la prescription de médicaments pour le trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH).
Une augmentation progressive du risque
L’étude, qui portait sur plus de 4 millions d’enfants âgés de 5 à 10 ans nés entre 2010 et 2016, a démontré que les natifs de décembre d’une même classe avaient 55% de risque de plus de commencer un traitement à base de méthylphénidate pour le TDAH par rapport à ceux nés en janvier de la même année.
De plus, ils avaient 64% de risque supplémentaire de recevoir des séances d’orthophonie. Cette tendance n’est pas isolée : les risques augmentent régulièrement avec la différence d’âge dans un même niveau scolaire.
Des hypothèses pour expliquer les écarts
Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer ces résultats. Les enfants les plus jeunes de la classe pourraient faire face à des exigences inadaptées à leur âge, en particulier lors des premières années d’école.
À l’inverse, Dr Alain Weill, directeur adjoint du groupement Epi-Phare, avance que les troubles des élèves plus âgés pourraient être sous-diagnostiqués.
D’importantes recommandations
Selon le Dr Weill, ces résultats nécessitent des mesures significatives. Par exemple, ne pas exiger qu’un enfant de CP sache lire à Noël ou préciser le mois de naissance lors de la prescription de traitements pour le TDAH ou des séances d’orthophonie.
Ces propositions seront évaluées par la Haute Autorité de Santé dans ses prochaines recommandations. Ces dernières devraient bientôt être rendues disponibles afin que la prise en charge du TDAH puisse être améliorée.
