La kétamine, une piste pour vaincre la dépression résistante ?

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Tl;dr

  • La kétamine suscite de l’espoir pour traiter la dépression résistante.
  • Elle s’avère efficace rapidement, mais ses mécanismes restent méconnus.
  • Des études montrent des résultats prometteurs malgré quelques réticences.
  • Le défi réside dans la gestion des effets secondaires et le risque d’addiction.

Kétamine : lueur d’espoir pour les dépressions graves

Reconnue comme un anesthésiant, la kétamine pique l’intérêt des psychiatres depuis une vingtaine d’années comme potentiel traitement pour la dépression. Malgré sa mauvaise réputation, cette molécule est devenue un sujet de recherche incontournable dans le monde de la santé mentale.

Une alternative face à l’échec des traitements classiques

D’après une experte australienne en santé mentale, Julaine Allan, “il existe un besoin urgent de nouveaux traitements pour les dépressions graves et la kétamine est prometteuse pour les patients qui y répondent”.

La particularité de cette substance réside dans son action rapide. Elle est surtout envisagée dans deux situations spécifiques : comme traitement ponctuel et rapide face aux crises suicidaires ou lorsque les médicaments classiques sont inefficaces, dans le cas de dépressions dites “résistantes”. Cependant, nous ne savons pas encore précisément comment elle agit sur les symptômes dépressifs.

Ses avantages confirmés par des études

Plusieurs études publiées ces derniers mois ont mis en exergue l’intérêt de la kétamine dans ces deux scénarios. Dans une étude parue dans le BMJ, l’eskétamine, un dérivé de la kétamine, a permis de réduire le risque de dépression post-partum chez de jeunes mères. Lors d’une autre étude relayée par Nature Medicine, la kétamine s’est révélée efficace pour éviter davantage de rechutes dépressives. Pour le psychiatre Michel Hofmann, basé aux Hôpitaux de Genève, la kétamine représente un véritable “enthousiasme” au sein de la communauté médicale.

Une utilisation mise à l’épreuve

Pourtant, la kétamine attire certaines réticences. Bien que son efficacité ne soit plus contestée, certains professionnels redoutent le risque d’addiction. Le défi est alors de contrôler ses lourds effets secondaires et d’éviter un usage détourné. C’est l’objectif de l’étude citée par Nature Medicine, qui teste un nouveau mode d’administration de la kétamine sous forme de comprimé à libération progressive.

Selon son principal auteur, Paul Glue, les résultats se révèlent prometteurs. Ainsi, malgré les défis, la kétamine se présente comme un espoir tangible pour les patients atteints de dépression résistante.

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