L’Espace n’est pas une poubelle. Il convient, plus que jamais, de faire le ménage et récupérer les débris. Ceux qui existent et ceux qui le seront bientôt. La Station Spatiale Internationale (ISS) terminera sa carrière en 2030. Elle sera alors le plus gros débris orbital de l’humanité à ce jour. La NASA avait lancé un appel d’offres pour trouver le nettoyeur parfait. C’est finalement SpaceX qui l’a emporté.
SpaceX aura la lourde tâche de désorbiter la Station Spatiale Internationale
L’ISS devait, à l’origine, être délaissée progressivement à partir de 2016. Elle a finalement joué les prolongations, mais les différents acteurs le savent, sa fin arrivera bientôt. Parce que les nations ont du mal à œuvrer ensemble, d’une part, et parce que la Station accuse le poids des ans. Les soucis se sont multipliés ces dernières années, rendant la vie du quotidien délicate, perturbant chaque fois les plannings des missions. Plus officiellement, les principales parties s’étaient accordées pour travailler “normalement” jusqu’en 2028, avec un désengagement progressif jusqu’en 2030-2032.
Aucune date n’est encore fixée, mais il est temps de préparer la suite. Récemment, la NASA a dévoilé un rapport présentant les différentes options pour ce faire : rehausser son orbite pour l’exploiter quelques années encore, détacher des modules avant de la détruire, détacher des modules pour s’en resservir, ou la refaire retomber “entière” sur Terre. Cela étant dit, la plupart des modules étant largement en fin de vie, les garder en orbite n’a que très peu d’intérêt.
Une mission complexe et très délicate
Reste que la désorbitation de l’ISS en elle-même n’est pas chose aisée. Il faut la faire ralentir, jusqu’à environ 250 km d’altitude, pour s’assurer qu’elle ne tombe pas en morceaux au moment critique. Ensuite, il faut la freiner très fort, en quelques minutes seulement, pour qu’elle quitte son orbite et vienne se désintégrer au-dessus du Pacifique Sud. La moindre erreur durant la manœuvre pourrait entraîner une chute de débris plus ou moins gros sur Terre. Et comme la station n’a pas assez de réserve de carburant pour réaliser cette opération, il faut concevoir un véhicule puissant capable de s’en charger.
C’est là qu’entre en jeu SpaceX. Mais c’est à peu près tout ce que l’on sait actuellement. S’agira-t-il d’un tout nouveau véhicule ? Ou bien un Starship ? Une version spéciale du cargo Dragon actuel ? Un Dragon XL ? Un étage de Falcon 9 ou même de Falcon Heavy ? Il faudra attendre que les ingénieurs de SpaceX aient une vision plus précise de leur projet. La NASA leur a déjà accordé une enveloppe de 843 millions de dollars pour y arriver… SpaceX qui s’apprête à enterrer l’ISS, certains y verront là un signe de cette nouvelle ère de la conquête spatiale…
